J’ai fait un baccalauréat en biologie et j’ai travaillé comme professionnelle de recherche en entomologie pendant plusieurs années. J'ai aussi fait une maîtrise en littérature (féministe postmoderne), un certificat en enseignement pour le collégial et un doctorat en didactique des sciences. J’ai enseigné la biologie au cégep Limoilou dans différents programmes pendant presque 7 ans. Depuis mes études doctorales en didactique des sciences (2002-2007), mes travaux portent sur les controverses environnementales et sanitaires. 

Le programme de recherche que j’ai développé comporte deux volets. 

Le premier concerne l’enseignement et l’apprentissage des controverses. Il s’inscrit dans un courant de recherches anglosaxones mais aussi francofrançaises. Les études qui sont menées dans cette perspective montrent que l’enseignement des controverses permet aux élèves de développer leur système de valeurs, leur permet d’apprendre des notions disciplinaires scientifiques, leur permet aussi de mieux comprendre les contextes sociopolitiques et économiques dans lesquels les situations environnementales et sanitaires épineuses se déploient. 

L’autre volet concerne la documentation de controverses en développement. Depuis 2012, je me suis entre autres intéressée aux controverses autour de l'empoussièrement des quartiers centraux de la ville de Québec (notamment à Limoilou) et autour des émanations chimiques d’une usine de peinture industrielle située à Cap-Rouge. Relativement à ces cas de mobilisations citoyennes, je me suis penchée sur les capacités citoyennes de reformulation de problème, de production de savoirs scientifiques, de formulation de recommandations et d’identification de solutions. Autrement dit, j’ai analysé ce qu’on appelle, en sociologie, le travail d’intéressement mené par les citoyens. Dans ce dessein, j’ai analysé des sources de données publiques telles que des entrevues radio et télé, des documents produits par les acteurs sociaux (citoyens, promotteurs, ministères). Je me suis rendue dans des soirées de consultations citoyennes, des assemblées générales, au Tribunal administratif du Québec, au Palais de justice de Québec et de Victoriaville, etc. Par ailleurs, je me suis intéressée à l’Affaire Maillé, une controverse autour de la confidentialité des données de recherche dont il a été largement question dans les médias en 2016 et 2017. 

Pour faire une histoire courte, disons que les questions socialement vives environnementales et sanitaires attirent mon attention de chercheure. De même que celles liées aux enjeux de la participation sociopolitique des chercheur.e.s aux affaires sociétales et, par extension, celles autour de la liberté universitaire.