10 juin 2014

Deux étudiants gabonais voient leur thèse publiée



Liliane Mbazogue-Owono et Jean-Jacques Demba, tous deux diplômés du doctorat à la Faculté, ont vu leur thèse publiée par une maison d'édition.Boursiers du Programme canadien des Bourses de la Francophonie (PCBF), ils ont réalisé leurs thèses sous la direction de Marie Larochelle, professeure émérite de notre Faculté.

 

Dans sa thèse de doctorat qui vient de paraitre aux Éditions l’Harmattan1, Liliane Mbazogue-Owono explore la question à la fois vive et sensible de l’éducation à la prévention du sida en contexte scolaire. Elle s’intéresse à ce qu’en disent des enseignants et enseignantes de sciences du secondaire, à leurs manières, lorsqu’ils conversent entre eux, de définir cette éducation, ses possibles comme ses interdits. Elle montre ainsi comment, selon le mot de Hughes, ils « s’arrangent de » cette mission qui désormais leur incombe mais aussi des tensions identitaires, pédagogiques et culturelles qu’elle soulève et qui les conduisent à revisiter les prescriptions du programme et à mettre de l’avant, à des degrés divers, une éducation pour l’action.

 

Dans sa thèse publiée aux Éditions Odette Maganga 2, Jean-Jacques Demba examine une question non moins vive, soit celle de l’échec massif qui marque tous les ordres d’enseignement, du primaire à l’université.Optant pour l’exploration de la face subjective de cet échec, il s’intéresse à l’analyse qu’en font des élèves du secondaire lorsqu’ils lui racontent leur expérience scolaire ou lorsqu’ils discutent, en petits groupes, du sens de cette dernière et des échecs et abandons qui l’ont marquée. Il montre qu’un ensemble de médiations concourt à cet échec, parmi lesquelles la culture scolaire ambiante fait bonne figure en contribuant à produire de l’échec et à générer de l’exclusion par une série de pratiques d’assujettissement (humiliation, stigmatisation, évaluations déloyales, etc.).

 

Liliane Mbazogue-Owono et Jean-Jacques Demba enseignent aujourd’hui à l’École Normale Supérieure de Libreville. Rappelons que ces deux étudiants sont issus d’une cohorte de 14 étudiants et étudiantes du Gabon qui, graduellement, depuis 2006 se sont inscrits aux études doctorales dans notre Faculté. Onze d’entre eux ont été boursiers du PCBF, ce qui est un cas exceptionnel sur le campus de l’Université Laval. On peut voir là une des principales retombées de la coopération entre notre Faculté et l’École Normale Supérieure de Libreville amorcée en 1999 dans le cadre d’un programme de maitrise délocalisée qui a alors permis à quelque 35 gabonais et gabonaises d’obtenir en 2004 une maitrise en sciences de l’éducation.

 

1. Mbazogue-Owono, L. (2014). L’éducation à la prévention du sida dans les classes de sciences. Ce qu’en disent les enseignants et enseignantes du secondaire au Gabon. Paris : l’Harmattan.

 

2. Demba, J. J. (2012). La face subjective de l’échec scolaire. Récits d’élèves gabonais. Libreville : Éditions Odette Maganga.