Conférence de Michael J. Chandler
Date : 21 février 2008 de 13:30 à 15:30
Lieu : Local 1225, Pavillon J.-A.-DeSève

Titre

Survivre au temps : Le suicide et la persévérance de l’identité face aux changements radicaux de la culture et du développement

Surviving time: Suicide and the persistence of identity in the face of radical cultural and developmental change.

 

 

Conférencier

Michael J. Chandler

Emeritus Professor of Psychology, & Distinguished CIHR & MSFHR Investigator, University of British Columbia

Michael Chandler is a Developmental Psychologist working at the University of British Columbia. His ongoing program of research involves an exploration of the role culture plays in constructing the course of identity development, shaping young people's emerging sense of ownership of their personal and cultural past, and their commitment to their own and their community's future well being. These efforts have earned Dr. Chandler the Izaak Walton Killam Memorial Senior Research Prize, led to his being awarded the Killam Teaching Prize, and resulted in his being named a Peter Wall Institute for Advanced Studies Distinguished Scholar in Residence. His research and scholarly efforts have also resulted in his being appointed as Canada's only Distinguished Investigator of both the Canadian Institutes of Health Research (CIHR), and the Michael Smith Foundation for Health Research  (MSFHR). Recently, Professor Chandler's program of research dealing with identity development and suicide in Aboriginal and non-Aboriginal youth was singled out for publication as an invited Monograph of the Society for Research in Child Development. His research is funded by CIHR, MSFHR, SSHRC and by B.C,’s Early Human Learning Partnership.

 

 

Résumé 

La relation entre le temps et l’existence est un paradoxe bien étudié. D’un côté, si les « choses » doivent exister, elles doivent le faire « dans le temps ». Elles doivent être identifiées à un moment donné et encore être reconnues comme existantes dans un deuxième temps. De l’autre côté, le temps ne peut se manifester que par réalisation que les « choses » changent. Ce deuxième fait rend le premier critère existentiel impossible à atteindre. Bref, le temps constitue et sape simultanément le concept d’existence. En conséquence, nous devons d’une façon ou d’une autre « gérer » ce paradoxe d’identité et de changement à deux niveaux. Dans le premier cas, la persistance individuelle ou personnelle (celle qui implique nécessairement la responsabilité sociale) présuppose automatiquement que nous perdurons dans le temps malgré le fait inévitable que nous changeons. Similairement, à un niveau culturellement plus vaste, ce qui implique l’existence et la « persistance d’un peuple ou d’une nation » présuppose aussi que d’une façon ou d’une autre, nous perdurons collectivement dans le temps. Vous ne serez guère surpris d’apprendre que ce n’est pas par coïncidence qu’il y a des similarités entre les stratégies et solutions recherchées par les personnes individuelles et des communautés culturelles entières à ces problèmes communs de persistance dans le temps.

 

Le travail présenté se base sur un programme culturel de recherche en développement dont le but est d’expliquer la nature et les conséquences des identités persistantes généralement adoptées par les adolescents aborigènes au Canada. À un niveau individuel, les résultats essentiels démontrent que : a) les risques occasionnés par des perturbations fréquentes des processus du développement d’identité personnelle placent souvent ces adolescents à un risque accru de suicide; b) il y a des différences dans les trajectoires du développement des jeunes aborigènes et non aborigènes en route vers un sentiment mature de persistance personnelle. Au niveau du groupe ou de la culture, ces données montrent que des tribus entières ou des bandes de Premières Nations qui réussissent à souder des liens avec leur passé traditionnel et qui arrivent à maintenir un certain niveau de contrôle sur leur propre futur civique ont un taux de suicide adolescent significativement réduit. À fin d’appuyer ces résultats, 20 années de recherche seront résumées faisant le lien entre les comportements suicidaires et l’impossibilité de maintenir une identité personnelle et culturelle.

 

La conférence, ouverte à tous, sera en anglais.