Rendez-vous du CRIEVAT
Date : 14 février 2008 de 12:00 à 13:30
Lieu : local 182, Pavillon Jeanne-Lapointe

 

 

Action syndicale et santé mentale au travail :

des obstacles à l’action

 

Conférenciers 

Marie-France MARANDA, Jean-Simon DESLAURIERS et Louise ST-ARNAUD et Christian GENEST du CRIEVAT ainsi que Louis TRUDEL de l’Université Laval et Jacques RHÉAUME de l’Université du Québec à Montréal 

 

Résumé

Cette recherche-action, réalisée auprès de conseillers syndicaux de trois centrales au Québec (CSN, CSQ, FTQ), vise ultimement à accompagner les syndicats dans l’élaboration d’un plan d’action destiné à transformer l’organisation du travail en vue d’une meilleure santé mentale au travail. Le cadre théorique et méthodologique de la recherche fut l’approche biographique dans laquelle se sont tenus des récits de pratique en groupe (Bertaux 1997 ; Legrand, 1993). La technique des récits de vie a d’abord servi à reconstituer les trajectoires individuelles et collectives de l’histoire et de l’action des 25 participants (15 hommes, 10 femmes) de cette recherche. Ces rencontres de groupe, totalisant environ une cinquantaine d’heures de discussion animées, enregistrées et analysées par une équipe multidisciplinaire composée de six chercheurs, ont produit une lecture critique de l’action syndicale.

 

Quoique les syndicats aient été les premiers à mettre sur pied des structures d’aide et d’entraide bien organisées pour soutenir les travailleurs et travailleuses dans leur rapport quotidien au travail, et malgré la présence de dispositifs légaux fort structurés en matière de santé et de sécurité au travail, on a pu constater : 1) une quasi inexistence de la prévention du côté des facteurs de risque organisationnels à la source de problèmes de santé mentale au travail ; 2) une judiciairisation croissante de l’action syndicale ; 3) une surspécialisation des dossiers ; 4) une marginalisation des délégués syndicaux plus près, au quotidien, de la souffrance des membres, et 5) une intervention ciblée sur l’individu et la responsabilité individuelle. En d’autres mots, cette recherche relance une question délicate : pourquoi les milieux de travail tardent-ils tant à assainir les conditions relatives à une bonne santé mentale ?