11 novembre 2010

Le Réseau Fernand-Dumont prend son envol



Au fil des événements, 11 novembre 2010

 

Le Réseau Fernand-Dumont veut aider les enseignants à inculquer aux étudiants l’importance d’une langue de qualité et d’une pensée structurée

Par Renée Larochelle

 

Étudiant de psychologie en première année à l’Université, Simon vient de remettre un travail pour lequel il est certain d’obtenir une bonne note, compte tenu des nombreuses heures qu’il y a consacrées. Quelques jours plus tard, l’étudiant reçoit ses résultats: c’est un véritable désastre. Son professeur lui explique que son travail témoigne de sa bonne compréhension de la matière, mais que l’articulation des idées est faible et que la qualité de la langue laisse grandement à désirer. C’est pour aider des enseignants à épauler des étudiants comme Simon qu’a été créé le Réseau Fernand-Dumont, en mai dernier. Il regroupe des enseignants de la Faculté des sciences de l’éducation, de la Faculté des lettres, de même que du Collège François-Xavier-Garneau et du Cégep de Sainte-Foy.

«L’objectif du Réseau est d’aider les enseignants à inculquer aux étudiants en sciences humaines l’importance d’utiliser une langue de qualité et d’organiser clairement et de manière structurée leur pensée», explique Érick Falardeau, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation et coprésident du Réseau, avec Danielle Malboeuf, directrice des études au Collège François-Xavier-Garneau. «Le Réseau n’est pas là pour faire un constat, car le constat est déjà fait: les jeunes arrivent mal préparés au collégial et à l’université, souligne Érick Falardeau. Il faut donc se retrousser les manches et se demander comment on peut outiller les enseignants le mieux possible dans leur démarche.»

Des questions claires
Lors d’une table ronde qui a eu lieu le 4 novembre au pavillon Alphonse-Desjardins et qui constituait la première activité du Réseau Fernand-Dumont, une trentaine d’enseignants ont discuté des difficultés rencontrées lors de la correction des travaux et examens. La difficulté majeure à laquelle ils se heurtent est la faiblesse généralisée des étudiants quand vient le temps de faire un plan, d’organiser et d’exprimer leurs idées ou encore de prendre des notes. Si un étudiant échoue à un cours, c’est généralement parce qu’il ne sait pas écrire et non parce qu’il ne maîtrise pas la matière, disent unanimement ces enseignants, qui évoquent du même coup la surcharge de travail causée par l’allongement des temps de correction. «On ne peut pas demander à un professeur de droit ou de science politique de donner des cours de français, dit Érick Falardeau. À cet égard, le Réseau est en train d’élaborer un site Internet qui diffusera des initiatives didactiques ainsi que des ateliers pour les enseignants. Ces ateliers peuvent porter sur la façon de rédiger des questions claires lors des évaluations, par exemple.»

Cela dit, les étudiants doivent comprendre qu’ils sont les artisans de leur réussite scolaire et qu’ils auront beau avoir les meilleurs professeurs au monde au collégial ou à l’université, ce sont encore eux qui ont le dernier mot. Érick Falardeau souligne d’ailleurs qu’un des meilleurs outils de formation consiste à faire relire ses textes par une personne compétente qui pourra aider à corriger le tir, le cas échéant. «Lors de la remise des travaux, l’étudiant doit aussi aller chercher la rétroaction la plus précise de la part du professeur afin de savoir comment s’améliorer», dit aussi l’enseignant. Rappelons qu’une table ronde ayant pour thème «Développer les compétences langagières des étudiantes et des étudiants en sciences humaines» a lieu aujourd’hui à 12 h 30 au local 2320 du pavillon Alphonse-Desjardins.

 

Texte dans Le Fil des événements

Crédit photo : M. Marc Robitaille