Guylaine Demers se prononce sur la présence des femmes dans le sport
Professeure titulaire au Département d’éducation physique à l’Université Laval, Guylaine Demers a répondu favorablement à l'invitation de Québec Hebdo de dresser un bilan sur la présence des femmes dans le domaine à l'occasion de la Journée internationale du sport féminin (24 janvier).
Selon Mme Demers, l'avancement de la situation des femmes dans le sport canadien est beaucoup plus lent qu’en Europe. «Les chiffres bougent très lentement. S’il y a une amélioration sur la participation des femmes qui font du sport alors que les chiffres montrent une progression constante, le nombre de femmes dans des postes clés de direction sportive est problématique», affirme-t-elle.
«J’ai des collègues qui ne parlent pas d’un plafond de verre, mais bien d’un plafond de béton à fracasser. Je vois bien qu’il n’y a pas de mauvaises intentions, mais quand vient le temps d’afficher un poste d’entraîneur ou de direction d’une association sportive, les décideurs n’ont jamais le réflexe d’inclure une femme et ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de candidatures intéressantes. De plus, il est prouvé qu’une femme entraîneur est aussi critiquée et jugée plus rapidement que son homologue masculin», précise la chercheuse qui prône la patience chez les décideurs après avoir engagé une femme.
Si tout est loin d’être rose, il y a quand même certains points positifs qui sont relevés par la chercheuse. «Il y a de plus en plus de femmes qui s’intéressent à l’arbitrage dans le sport et le nombre de femmes qui écoutent du sport est en progression, ce qui aide à changer l’image de certains sports. L’auditoire du Super Bowl est maintenant composé de 48% de femmes et la NFL est au courant de ce chiffre. On peut sentir l’influence de l’auditoire dans les commerciaux qui ont radicalement changé. Les publicités pour la bière sont nettement moins sexistes qu’auparavant. »
Pour en savoir plus, consultez l'article de ce 5 février 2020.