Le programme MIRES atteint sa cible

Plus motivés et plus persévérants
Par Yvon Larose
À l'automne 2006, 30 étudiants de Laval, qui terminaient un baccalauréat en sciences et génie, supervisaient, dans le cadre du programme MIRES (Mentorat pour l'intégration et la réussite des étudiants en sciences), 150 étudiants du Cégep de Sainte-Foy et du Collège Mérici nouvellement admis en sciences de la nature, en sciences, lettres et arts, ou en techniques de l'informatique. Au terme de la session, 80 % des cégépiens supervisés avaient réussi tous leurs cours. Le taux de réussite de 200 autres jeunes, admis aux mêmes programmes aux mêmes endroits, mais n'ayant pas bénéficié du même encadrement, ne s'élevait qu'à 68 %. Dans le premier groupe, 1 % des étudiants ont réussi moins des deux tiers des cours, contre 10 % chez ceux du second groupe.
Ces résultats, Simon Larose, professeur au Département d'études sur l'enseignement et l'apprentissage et directeur du programme MIRES, les a communiqués hier, mercredi 17 octobre, au pavillon La Laurentienne, devant des étudiants-mentors et des représentants des partenaires du programme. «Au terme de la première année d'études collégiales, les taux de réussite des protégés du programme MIRES et leur motivation à poursuivre des études dans le domaine des mathématiques, sciences et technologies (MST) sont significativement plus élevés que ceux des jeunes du groupe de contrôle, explique-t-il. Par exemple, après une année scolaire, 86 % des protégés sont demeurés dans leur programme d'études contre 78 % pour les autres étudiants.»
Au total, les chercheurs ont évalué six groupes d'indicateurs du fonctionnement des jeunes. «Les protégés ont manifesté plus de plaisir et d'intérêt quant à leur choix d'étudier en MST, indique Simon Larose. Après deux sessions avec leurs mentors, ils étaient plus sûrs de leur choix de carrière que les jeunes du groupe de contrôle. Ils montraient moins d'anxiété devant la nécessité de prendre une décision quant à ce choix. Les protégés connaissaient mieux les programmes d'études et les milieux professionnels dans le domaine des MST. Ils démontraient plus d'intérêt pour l'actualité scientifique. Enfin, ils ont perçu une attitude plus positive de la part de leurs parents, ceux-ci croyant davantage aux chances de leur enfant de réussir en sciences et technologies.»
Cet automne, un nouveau groupe de 26 mentors encadre une nouvelle cohorte de 140 protégés. Quant à la cohorte 2006-2007, elle fera l'objet d'un suivi. «Chaque cohorte sera évaluée après avoir cessé ses activités de mentorat pour voir si l'effet se maintient, souligne Simon Larose. Nous avions comme objectif de nous assurer que les cégépiens allaient augmenter leur motivation durant le mentorat. Notre objectif à long terme est de démontrer que MIRES peut accentuer la persévérance dans les études.»
Le programme MIRES a pour but d'aider les cégépiens à persévérer dans le secteur des sciences et des technologies alors que près de deux jeunes sur cinq admis dans ces programmes, au cégep comme à l'université, ne terminent pas leurs études. Le mentor, qui est engagé avec salaire, rencontre chacun de ses protégés au moins huit fois chaque session. Il aide l'étudiant à bien réussir son passage au collégial, il lui explique la réalité d'une faculté de sciences et génie et il le guide dans sa réflexion quant à la carrière. Il l'accompagne également lors de visites éducatives de laboratoires et d'entreprises du domaine scientifique.
Article publié dans le Fil des événements, édition du 18 octobre 2007, volume 43, no 8.