13 février 2013

SOUTENIR LA PERSEVERANCE SCOLAIRE ET LA REUSSITE EDUCATIVE DES ELEVES AUTOCHTONES : UN NOUVEAU CADRE DE REFERENCE



Le 6 février dernier était lancé officiellement à la Commission scolaire de l’Or-et-des-Bois (CSOB) de Val d’Or le Cadre de référence : Soutenir la persévérance scolaire et la réussite éducative des élèves autochtones. Le Cadre de référence reprend les principales recommandations du rapport de recherche publié en novembre 2011 par Suzanne Manningham, Ph.D[i], professeure au Département des fondements et pratiques en éducation. La recherche a été menée entre octobre 2009 et mars 2011 et a été financée par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, la Commission scolaire de l’Or-et-des-Bois et la Table interordres en éducation de l’Abitibi-Témiscamingue.

 

Cette recherche est née de la volonté de la CSOB d’augmenter le taux de qualification et de diplomation des élèves autochtones. Les intentions de la recherche étaient de définir un cadre théorique établissant les balises de l’intervention en milieu scolaire auprès des élèves autochtones afin d’en dégager une compréhension commune. Il visait également à soutenir les personnes qui accompagnent les élèves autochtones au quotidien par des recommandations quant aux modes d’intervention les plus susceptibles de favoriser la persévérance scolaire.<

 

Guidé par des valeurs de justice, de respect et d’engagement, le Cadre de référence vise à répondre aux besoins des élèves autochtones tout au long de leur cheminement scolaire. Soutenir la persévérance scolaire des élèves autochtones oblige à définir un nouveau référentiel devant nécessairement inclure une dimension culturellement pertinente. La recherche a permis à la professeure Manningham d’élaborer et de proposer un Modèle systémique de compréhension de l’accompagnement des élèves autochtones qui est devenu le schéma intégrateur du Cadre de référence.  Le Modèle de Manningham (2011)  vise particulièrement à aider les enseignants et les intervenants scolaires qui œuvrent quotidiennement auprès des élèves autochtones à mieux cerner les besoins de ceux-ci et à adapter leurs interventions afin de répondre à toutes les dimensions du vécu de ceux-ci. Il se démarque par l’introduction de la notion d’interaction éducative appropriée qui inclut la dimension culturelle à l’intervention.


[i] http://uqat.ca/telechargements/info_entites/Manningham_et_al_nov2011.pdf

 

Enterrer-la-hache-de-lechec-scolaire-autochtone

 

VAL-D'OR - La Commission scolaire de l'Or-et-des-Bois se dote d'un nouveau cadre d’apprentissage pour améliorer la réussite scolaire de ses élèves autochtones.

 

«Ça fait quelques années que l'on constate que la réussite chez les élèves autochtones est moins grande que nos autres élèves», a déclaré la directrice générale de la commission scolaire, Johanne Fournier. En 2009, la commission scolaire commence à s’intéresser à une façon d’améliorer le taux de réussite de ceux-ci. Elle fait donc appel à une équipe de l’Université du Québec en Abitibi-Temiscamingue (UQAT) dirigée par la professeure Suzanne Mannigham dont la recherche s’est terminée en 2011. La mise en place des recommandations de cette recherche s’est faite graduellement pour accompagner environ une centaine d’élèves du primaire, du secondaire et à l’éducation pour adultes par

année.

 

Reconcevoir l’apprentissage autochtone

 

«Il fallait changer la façon de vivre avec l’élève autochtone», a déclaré Mme Mannigham. L’interaction entre le professeur et celui-ci doit intégrer un aspect culturel plus proche des valeurs qui sont propres à celui-ci. La professeure a notamment mis l’accent sur deux éléments d’apprentissage. En premier lieu, valoriser la culture autochtone à l’école. Ceci permet de mieux intégrer le passage de l’élève de la maison à l’école et créer un pont entre ces deux lieux d’apprentissage. En deuxième lieu, un enseignement de la lecture qui tient compte de sa langue maternelle. Ne partant pas du même point cognitif, il faut apprécier et intégrer cette différence à travers l’apprentissage de la lecture. On

peut ainsi mettre en symbiose les deux modes de connaissances, celui de la maison autochtone et de l’école française.

 

Un modèle exportable

 

«Ce cadre théorique crée une base d’apprentissage et d’échange entre le professeur et l’élève», a indiqué Mme Mannigham. Pour la professeure, ce cadre théorique, bien que mis en place pour la clientèle algonquine et crie de l’Abitibi, pourrait s’exporter ailleurs au Québec dans des communautés où il y une forte présence d’élèves autochtones dans un milieu de Blancs. L’important est d’être en mesure de comprendre les réalités différentes que ces élèves vivent et d’intégrer des méthodes qui vont intégrer ses différences dans leur parcours commun avec les élèves blancs.