Se donner une « vision partagée »
de l'apprenante et de l'apprenant
du XXIème siècle
au sein de sa communauté de base



English

Cette expression « vision partagée » est un concept qui devient familier dans le monde des organisations. Peter F. Drucker dans son « Innovation and Entrepreneurship » soulignait que « De même que le management est devenu un organe spécifique de toute organisation contemporaine, de même l'innovation et l'entrepreneurship deviendront une partie intégrale de toute organisation, de notre économie, de notre société. » Cependant, dans le monde corporatif, cette « vision » est souvent plutôt celle d'un groupe select au sein de l'organisation, elle est alors au mieux un commandement à l'enlignement et non une invitation à vraiment s'engager.

Peter M. Senge (1990), dans son livre La cinquième discipline: l'art et la pratique d'une organisation qui apprend, a donné au concept « vision partagée » toute son importance dans une organisation dynamique. La « vision partagée » doit être bien définie, bien comprise et les personnes appelées à la partager doivent être de quelque façon impliquées dans le processus même de sa définition. Une « vision partagée » est une force dans le coeur de l'individu et une force d'un pouvoir impressionnant. Elle est vitale à toute organisation qui apprend parce qu'elle y apporte force et énergie.




La méthode qui mène à une « vision partagée »



L'une des premières étapes à franchir pour développer une « vision partagée » serait de l'orchestrer au développement de la vision « personnelle » de chacun des individus impliqués. C'est ainsi que l'on apprend à se concentrer sur un objectif ultime, en centrant et recentrant son attention sur ce que l'on désire vraiment, sur sa propre vision. Des personnes sont capables de développer un rapport intense et continu entre la connaissance et leurs intentions, de viser le résultat désiré et de considérer comme secondaires les processus et les moyens présumés nécessaires pour atteindre l'objectif. Ces personnes ne s'appliquent pas à intégrer la raison et l'intuition, elles le font naturellement. Un exercice suggéré pour apprendre à centrer son attention sur des résultats désirés, est de choisir un aspect de sa vision (par exemple, celle de l'apprenant du 21e siècle) et découvrir alors des « désirs cachés » qui brouillent l'objectif mais qui, par après, nous aident à objectiver notre projet.

La discipline du travail en équipe, qui acquiert une grande partie de sa puissance à partir des progrès réalisés au niveau de la vision personnelle, va faire appel à la capacité de dialogue et de discussion, les deux modes de communication qu'utilise toute équipe. Le physicien et critique social, David Bohm soutient que la théorie et la pratique du dialogue représentent une synthèse unique des courants intellectuels que sous-tendent toutes actions; Bohm va jusqu'à suggérer que notre vision personnelle est partie intégrante de la vision globale de la collectivité. Danah Zohar et Ian Marshall (1994) dans The Quantum Society: Mind, Physics and a New Social Vision soutiennent une thèse semblable.

Le développement de l'expertise du travail en équipe au sein d'un établissement s'avère plus difficile que le développement chez la personne seule. Deux types d'approche semblent dominer. Dans le premier type, qui porte sur la pratique du dialogue, l'équipe se met à la tâche de développer une expertise conjointe, atteignant un niveau de quotient intellectuel qui excède celui de chaque individu. Le second type porte sur « les laboratoires d'apprentissage » et les « micro-mondes », c'est-à-dire les environnements supportés par les communications électroniques, où l'apprentissage fait face à une réalité particulière du monde de l'éducation, du travail ou des arts.